En 2018, je rappelais le Manifeste InclusiveCoding :
- QUI code est important,
- COMMENT on code est important,
- POURQUOI on code est important.
Depuis, j’ai eu l’occasion d’aborder de ce sujet avec mes équipes à plusieurs reprises. Nous questionnant notamment sur certains usages dans nos métiers de certains termes qui intègrent des dimensions racistes ou sexistes.
Lors de ces échanges, la remarque qui revenait le plus souvent était bien entendue que c’était des termes techniques et qu’il ne fallait pas voir le mal partout. Le travail de déconstruction commençait alors pour faire prendre conscience ce que ces termes contiennent en eux comme racisme intégré, voire systémique. Les équipes techniques à travers le monde mettaient en œuvre des changement de lexique : Twitter Engineering, Github and the MySQL community :
Notamment, en base donnée Primaire/Secondaire, que l’on a tendance à nommer : Maitre/Esclave.
J’avais le sentiment d’être sur une bonne tendance…
Aujourd’hui, en 2023, une équipe de développement aurait bien fait de s’en inspirer avant de mettre en ligne au Brésil une application de « Simulation de système d’esclavage » … Comme indiqué par le journaliste du parisien : Les joueurs étaient invités à « utiliser les esclaves pour s’enrichir » ou à « faire en sorte d’éviter l’abolition de l’esclavage pour accumuler de l’argent ».
Publié depuis le 20 avril, il a fallut un mois pour que les signalements et une plainte du procureur de la République du Brésil fasse qu’elle disparaisse du Playstore et que Google se rappelle qu’ils ne doivent pas propager des propos de haines…
Le plus étonnant était qu’ils avaient conscience que c’était sujet à provocation, car ils avaient mis en place dans leur condition d’utilisation des mentions précisant qu’ils condamnaient toute forme d’esclavage et que le jeu était à vocation purement récréative.
En 2018, je citais également la marque Mango, qui s’était aussi « illustré » en 2013 en commercialisant une ligne de bijoux « de style esclaves ».
La marque avait plaidé une erreur de traduction malencontreuse. Cette explication n’était pas acceptable pour deux organisations antiracistes françaises, SOS racisme et le Conseil représentatif des associations noires (CRAN). Elles s’étaient saisi de l’affaire et avaient mobilisé les internautes, qui avaient massivement signé une pétition baptisée « l’esclavage n’est pas fashion ». Ils ont finalement retiré les bijoux du marché français.
« L’esclavage n’est pas fashion ! »
« L’esclavage n’est pas un jeu ! »
et les termes Master/Slave ne sont pas des modèles de relation entre branches de codes ou d’instances de base de données. Ils doivent définitivement disparaître de nos lexiques techniques dans la lignée des principales communautés Tech mondiale !